La finance verte : un moteur clé de la transition écologique
La finance verte joue un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’atteinte des objectifs environnementaux globaux. Ce secteur financier en pleine croissance se concentre sur le financement de projets durables tout en soutenant la transition énergétique. Découvre dans cet article les principaux instruments, acteurs et défis de ce pilier de la transition écologique.
Qu’est-ce que la finance verte ?
Créée lors de la COP 21 à Paris en 2015, la finance verte est définie par la Banque de France comme « l’ensemble des opérations financières soutenant le développement durable, notamment en favorisant la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique ».
Elle vise à rendre les flux financiers compatibles avec des objectifs économiques ambitieux tout en réduisant leur empreinte carbone. Concrètement, elle englobe les opérations et instruments financiers qui soutiennent des projets environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), favorisant une économie plus responsable et durable.
Lire plus : Investissement ISR, vert, solidaire : comment s’y retrouver ?
Les principaux instruments de la finance verte
Les obligations vertes (green bonds)
Les obligations vertes sont des titres de dette destinés à financer des projets ayant un impact environnemental positif, comme les énergies renouvelables, les transports propres ou l’efficacité énergétique.
Un marché en forte croissance : En 2023, les émissions mondiales d’obligations vertes ont atteint 587,6 milliards de dollars, illustrant l’engouement des investisseurs pour ce type de financement.
Un double avantage : Ces instruments permettent aux entreprises et gouvernements de lever des fonds tout en affirmant leur engagement écologique.
Les fonds d’investissement verts
Les fonds verts regroupent des capitaux pour financer des entreprises ou projets durables, en privilégiant les critères ESG. Ils séduisent de plus en plus d’investisseurs soucieux d’allier rentabilité et responsabilité.
Labels spécifiques :
- Label Greenfin : Créé par le Ministère de la Transition écologique, il valorise les fonds réellement engagés dans des projets durables.
- Label ISR (Investissement Socialement Responsable) : Met en avant les entreprises répondant aux critères ESG.
- Label Financement participatif de la croissance verte : Soutient des projets liés à l’agriculture biologique, aux énergies renouvelables ou au développement durable via des plateformes participatives.
Exemple de fonds d’investissement / banque verte :
- Greengot, fintech française. Elle développe un compte de paiement et une assurance-vie dont les investissements sont dirigés vers les industries liées à la transition et écologique.
Le marché carbone
Le marché carbone repose sur la fixation d’un prix pour les émissions de CO2, encourageant les entreprises à réduire leur empreinte carbone. Les entreprises émettant moins que leur quota de CO2 peuvent vendre leurs droits excédentaires.Cependant, ce système est confronté à des défis, comme la volatilité des prix ou les disparités régionales, freinant son efficacité globale.
La taxonomie verte
La taxonomie verte, développée par l’Union européenne, est un cadre réglementaire qui définit les activités économiques durables. L’objectif est d’aider les investisseurs à identifier les projets véritablement verts pour renforcer la transparence. Cette taxonomie couvre de nombreux secteurs tels que l’énergie, le transport, les infrastructures, avec des critères scientifiques pour évaluer leur impact environnemental.
Les acteurs de la finance verte
Acteurs publics :
Les gouvernements et les institutions financières publiques, comme la Banque mondiale ou la Banque européenne d’investissement, jouent un rôle moteur en finançant massivement des projets durables. En 2020, 76 % des financements des banques de développement étaient dédiés à la lutte contre le changement climatique (source : Banque de France).
Acteurs privés :
- Grandes entreprises : Elles émettent des obligations vertes et investissent dans des technologies bas carbone pour réduire leur empreinte écologique.
- Startups : Innovantes dans des secteurs comme les énergies renouvelables ou la gestion des déchets, elles attirent des fonds verts pour soutenir leur croissance.
Un défi majeur : le greenwashing
Le greenwashing, où des entreprises ou produits financiers se présentent comme verts sans preuve tangible, constitue un problème persistant. Cela nuit à la confiance des investisseurs et ralentit la transition écologique. Par exemple, le fonds HSBC USA Sustainable Equity ETF revendique avoir pour objectif de “réduire les emissions de carbone et l’exposition aux reserves de combustibles fossiles”, mais près de 3% de ses actifs sont des majors qui tirent encore la majorité de leurs ressources du pétrole, du gaz et du charbon (ExxonMobil, ConocoPhilips…).
Dès lors, des cadres réglementaires plus stricts, comme la taxonomie verte, ainsi que des audits indépendants, sont essentiels pour renforcer la transparence et la crédibilité des initiatives vertes.
Un levier indispensable pour relever les défis environnementaux
Grâce à ses outils variés — obligations vertes, fonds ESG, marché carbone, taxonomie verte —, la finance verte est un levier crucial pour atteindre les objectifs climatiques. Cependant, les besoins restent énormes : selon l’Agence Internationale de l’Énergie, 830 milliards de dollars par an d’investissements additionnels dans le secteur énergétique sont nécessaires entre 2016 et 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Pour relever ce défi, la collaboration entre acteurs publics et privés, soutenue par des réglementations plus strictes, est indispensable. Avec des efforts renforcés et une mobilisation collective, la finance verte pourrait devenir un moteur central de la transition écologique mondiale.