Les tendances du private equity : entre espoirs et incertitudes
Le private equity (capital-investissement) connait depuis plusieurs années un essor fulgurant dans l’hexagone, avec sa démocratisation progressive auprès des investisseurs particuliers. Après une année 2021 de tous les records, tant en terme de montant investis que de deals réalisés, et un début 2022 sur la même dynamique, des zones d’ombres font craindre un ralentissement de l’activité, à plus ou moins long terme. Revenons ensemble sur les grandes tendances du secteur !
Lire plus : Qu'est-ce que le Private Equity ?
Un secteur en forte croissance ces dernières années
Ces dernières années, l’Etat français conjointement avec l’union européenne ont favorisé l’accès au private equity en améliorant son attractivité auprès des investisseurs, notamment particuliers. En effet, la démocratisation progressive du capital investissement a permis aux investisseurs particuliers d’investir dans cette classe d’actif réputé très performante, mais avec un risque plus élevé.
2021 s’est avéré à ce titre une année historique, tant en terme de montant investis que d’opérations réalisées. Le nombre de transactions a été 55% plus élevé que jamais, représentant plus de 1.500 milliards de dollars de capitaux investis et environ 35.000 transactions. Cette surperformance trouvant ses racines dans une reprise d’activité économique post covid, couplé à la présence des grandes quantités de capitaux non-investis pendant la crise.
Lire plus : Un nouveau fonds de 100 millions d’euros lancé par Ledger et Cathay Capital
Mais en 2022, le marché fait face à de nouvelles sources d’incertitudes qui pourraient ralentir cette dynamique positive.
Des facteurs divers expliquant le ralentissement actuel
A la fin du deuxième trimestre 2022, le volume et le nombre de transactions n'étaient "que" de 638 milliards de dollars et d'environ 15 000 respectivement.
Les raisons pouvant être misent en avant pour expliquer la tendance actuelle sont nombreuses, et à l’impact plus ou moins importants.
On peut citer en premier lieu la spirale inflationnite qui s’abat sur la France et plus globalement sur l’Europe depuis fin 2021, accentué par la guerre frappant l’Ukraine. En effet, le ralentissement de l’économie à sans doute refroidi les investisseurs particuliers comme professionnels, ces derniers préférant temporiser avant d’y voir plus clair.
Un autre argument explicatif pourrrait venir des accusations de plusieurs personnalités dont le CEO d’Amundi Vincent Mortier envers le private equity. En juin dernier, ce dernier pointait du doigt ce marché en indiquant que le volume d'argent levé ces dernières années par les sociétés de capital-investissement avait fait grimper les valorisations et incitait les entreprises à s'acheter des actifs entre elles à des prix gonflés. En somme, le marché du capital-investissement ressemblerait trait pour trait à un système de Ponzi, si ces accusations sont largement à relativiser, le coup médiatique a sans refroidi une part des investisseurs sur cette classe d’actif.
Un ralentissement à relativiser
Pourtant, si l’on analyse les niveaux investis ainsi que les transactions réalisées au regard de ceux précédents la pandémie de covid-19, on constate que le marché reste à l’heure actuelle tout de même très robuste au vue du contexte. En d’autres termes, le « ralentissement » observé ne serait qu’un trompe l’œil d’une année 2021 absolument exceptionnelle pour les raisons évoqués plus haut. Ainsi, à moyen-terme, le private equity devrait rester une classe d’actifs largement plébiscitée par les particuliers comme les professionnels, et cela notamment du fait de performances et valorisation bien au dessus des autres classes d’actifs (actions cotées, marchés publics).
Conclusion
Malgré des signaux nombreux indiquant un recul du marché du private equity en France en 2022, cette tendance ne semble qu’être conjoncturelle, et la démocratisation de la classe d’actif qui se poursuit devrait donner au capital investissement la capacité d’être performant dans les prochaines années.